Le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, le ministère de la Culture et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 avaient lancé un appel à projets national commun en novembre 2023 à destination des acteurs culturels et sportifs ultramarins. Ils viennent de dévoiler les noms des lauréats de ce programme intitulé Olympiade culturelle en outre-mer.

A 150 jours du début des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024, le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, le ministère de la Culture et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 publient les résultats de la Commission nationale qui s’est réunie le 9 janvier 2024. Ils dévoilent ainsi les noms des structures lauréates de l’appel à projets « olympiade culturelle en outre-mer 2024 » dédié à la création dans les territoires ultramarins.

L’Olympiade Culturelle est un programme culturel pluridisciplinaire conçu pour renforcer le dialogue entre l’art et le sport, s’inscrit dans cette volonté forte de rassembler l’ensemble des territoires pour faire des Jeux un temps fort artistique et culturel. C’est dans ce cadre que le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer, le ministère de la Culture et le Comité d’organisation des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont lancé un appel à projets national commun en novembre 2023 à destination des acteurs culturels et sportifs ultramarins. 

« Dès leurs débuts, les Jeux Olympiques ont été conçus autour du sport et de la culture, donnant lieu, aux côtés des épreuves sportives, à des épreuves artistiques dans cinq disciplines : littérature, peinture, sculpture, musique et architecture. Jusqu’en 1948 était ainsi organisé ce qui était alors appelé le « Pentathlon des Muses ». Allier l’art et le sport, « le muscle à l’esprit », comme le disait Pierre de Coubertin, est l’un des fondements de l’Olympisme. Les épreuves artistiques ont disparu et ont été remplacées par une grande saison culturelle : l’Olympiade Culturelle. Livrable attendu du pays organisateur des Jeux par le Comité International Olympique (CIO), cette programmation culturelle pluridisciplinaire vise, à l’occasion des Jeux de Paris 2024, à renforcer le dialogue entre l’art et le sport, et a vocation à se déployer sur l’ensemble du territoire national jusqu’à la fin des Jeux Paralympiques, le 8 septembre 2024 » résumait l’appel à projet dans son introduction.

Cet appel à projets est conçu pour soutenir la production de projets culturels et artistiques créés et présentés dans les 12 territoires ultramarins. Il met en lumière des projets qui feront dialoguer l’art, le sport et les valeurs olympiques et paralympiques dans une démarche festive, populaire, participative et inclusive dans les territoires d’Outre-mer. Les acteurs étaient invités à proposer un projet qui ferait dialoguer l’art et le sport dans une démarche festive, populaire, participative et inclusive. Les projets devaient faire l’objet d’une restitution grand public sur le territoire avant le 8 septembre 2024. 

« Suscitant une forte adhésion des acteurs culturels, ce sont plus de 110 projets qui ont été déposés. Nombre qui témoigne du dynamisme de la création ultramarine dans toutes les disciplines artistiques : danse, photographie, cinéma, exposition, street art, théâtre, musique, cirque etc » indique le ministère de l’Intérieur et des Outre-mer dans un communiqué daté du 27 février. Et d’expliquer que l’étude des projets s’est structurée autour de trois critères. Ils devaient tout d’abord être en adéquation avec les valeurs olympiques et paralympiques et les objectifs généraux de l’Olympiade Culturelle de Paris 2024. Ils devaient également démontrer leur qualité artistique. Enfin, ils devaient être faisables, sur le plan financier, technique et opérationnel. L’enveloppe pour l’appel à projets s’élève à 350 000€, octroyés à 20 projets répartis sur l’ensemble des territoires d’Outre-mer exceptés Wallis-et-Futuna, Saint-Martin et Saint-Barthélemy dans lesquels aucun projet n’a été déposé.

Trois actions en Guadeloupe

En Guadeloupe, la Commission nationale qui s’est réunie le 9 janvier 2024 a retenu les actions de trois structures. D’une part, le projet audiovisuel « Princesse », qui est l’histoire documentée d’une jeune athlète Guadeloupéenne à la carrière prometteuse, Princesse Hyman, Vice-championne d’Europe du lancer de disque, à l’âge de 16 ans.  « Le film dévoile une stratégie de coaching de son entraineur qui met tout en place pour lui permettre de remporter une victoire importante :  celle de retrouver sa confiance en elle, à la suite d’un accident qui la laisse avec des béquilles. Les compétitions approchent… » explique l’association L’Artocarpe, porteuse du projet. Cet espace dédié à l’art contemporain, a  vu le jour en 2009, sous l’initiative de l’artiste  Joëlle Ferly (Guadeloupe). « A l’instar des structures de résidences internationales, L’Artocarpe a rapidement répondu à un besoin exprimé par les artistes, obligés de quitter l’archipel pour s’épanouir artistiquement et intellectuellement » décrit elle. L’Artocarpe propose diverses activités, notamment : un accompagnement de la pratique des artistes (ateliers, formations professionnelles, voyages; résidences d’artistes; expositions) et un accompagnement théorique (retour et textes critiques, conférences publiques, publications, webinaires etc). En pleine pandémie, L’Artocarpe a lancé son partenariat avec une école e-learning de cinema EPICES et inauguré des résidences d’artistes en mer sur un vieux gréement, naviguant depuis le musée du Mémorial Acte à Pointe-à-Pitre jusqu’aux Grenadines…En 2023, L’Artocarpe est désigné pour co-diriger le Caribbean Artists Salon, basé à Londres. « Ce salon comprend les plus grands artistes de la scène internationale caribéenne. Il est à l’initiative de l’artiste Hew Locke et de son épouse, Indra Khanna. Un réseau inouï pour les artistes de la Caraïbe française… » rapporte-t-elle. D’autre part, la Commission nationale a également retenu l’action intitulée « L’escrime artistique aux couleurs du KA traditionnel », menée par le comité régional d’escrime de la Guadeloupe. Enfin, elle a aussi retenu le Marathon de la Danse proposé par Karukera Ballet. L’association Dispositif Récif – Karukera Ballet, créée en 2020, est un pôle d’accompagnement en faveur des compagnies professionnelles de danse, des jeunes en voie de préprofessionnalisation ainsi que des danseuses et danseurs amateurs de la Guadeloupe.  

Deux actions en Guyane

En Guyane, la Commission nationale qui s’est réunie le 9 janvier 2024 a retenu les actions de deux structures. Sont ainsi lauréats de cette Olympiade culturelle de Paris 2024, la commune d’Awala Yalimapo et la compagnie Malka. La commune d’Awala Yalimapo a été retenue pour l’organisation de Jeux Kalin’na junior, épreuves sportives et culturelles issues des pratiques traditionnelles amérindiennes. Quant à la compagnie Malka, et dirigée par le chorégraphe Bouba Landrille Tchouda, elle a été sélectionnée pour son projet BreakDO. La compagnie Malka poursuit une réflexion en mouvement autour du rapprochement des danses, des langages, des communautés, des femmes et des hommes, à travers l’énergie des danses hip hop. « La danse de Malka est une danse d’ouverture et de métissage, une danse au-delà des frontières, une danse qui s’est aussi nourrie des courants qui ont traversé les danses du vingtième siècle » décrit-elle. Pour BreakDO, Bouba Landrille Tchouda a invité le chorégraphe Mickaël Le Mer (Cie S’Poart) pour ensemble imaginer une chorégraphie dans laquelle la danse rencontre le sport, le break dance fusionne avec le judo.

Trois actions en Martinique 

En Martinique, la Commission nationale qui s’est réunie le 9 janvier 2024 a retenu les actions de trois structures. La ville de Schoelcher est ainsi lauréate pour son Olympiade Culturelle à Schoelcher. Le collectif Vis ton rêve ! qui met ses compétences au service de projets artistiques et solidaires a également été désigné lauréat pour son projet P(ART)AGE. Enfin, l’association Unité Real Squad, a elle aussi été retenue pour un projet intitulé « Quand la tradition côtoie la modernité ». Créée à l’initiative d’Yves MILÔME, sommité du monde artistique hip-hop, l’association vise à rendre accessible à tous la pratique des arts. « Unité Real Squad est une école pluridisciplinaire qui accueille des cours de breakdance, de hip-hop, de graff et de SLAM. Elle organise également de gros évènements hip-hop. Elle était également missionnée pour organiser un championnat afin de voir émerger des représentants breakdance des Antilles-Guyane pour les Jeux Olympiques 2024.

Par ailleurs, la Commission nationale a retenu douze autres projets dans les autres territoires ultramarins. A La Réunion, sont lauréats Le Séchoir pour « Mouton noir » et la Compagnie Danses en l’R pour « Sa mem’mem ».  A Mayotte, Maki Skateboard pour “Go Skateboarding Day 2024,” Céramique Mayotte pour « Streecéramique – la flamme Olympique », MAOI productiole n pour « Uhodari wa u wongo » et l’association les Piémontés pour Mapping Debaa. En Nouvelle-Calédonie, Groupement d’employeurs Sport et Loisir Sud pour Olymp’Art. En Polynésie Française, le Musée de Tahiti et des îles pour « Horue : vagues d’hier et d’aujourd’hui, Te Fare Iamanaha », l’association Yes We Dance pour « Démonstration & initiation de danse Hip-hop dans les quartiers » et l’association des amis du musée de Tahiti et des îles pour Honotumurau, transmettre en faisant vivre les connaissances multiples liées à la culture polynésienne ». Enfin, à Saint-Pierre-et-Miquelon, l’association Asile pour Terre de Culture, et le projet de l’Association Triatr’îles ont également été désignés comme lauréats.